Au large de la Grèce, elle étire ses 76 kilomètres carrés de paysages idylliques sous le soleil méditerranéen : Santorini, petite île aux mille charmes connue pour son vin, ses maisons blanchies à la chaux et sa célèbre caldeira. Si elle en a fait rêver plus d’un, notamment à travers les réseaux sociaux comme Instagram, cette popularité a un revers de médaille. Le tourisme de masse dont elle fait l’objet a des conséquences dramatiques sur la vie locale et l’environnement. Plongée au cœur d’une île en souffrance.

L’essor du tourisme à Santorini : une croissance fulgurante

Depuis une quinzaine d’années, le tourisme à Santorini connaît une croissance exponentielle. Avec l’apparition des « touristes Instagram« , les arrivées sur l’île se sont multipliées à un rythme alarmant. Auparavant, la croissance du tourisme à Santorini était plus graduelle et surtout, plus gérable. Aujourd’hui, derrière la carte postale, se cache une réalité plus sombre.

L’impact du tourisme sur les résidents

Avec plus de 15 000 habitants qui doublent presque pendant la saison touristique, Santorini est en proie à une surpopulation. Mais cette affluence touche d’abord et avant tout les locaux.

Comme le souligne Mr. Thomas Panou, un résident de l’île :

« Un grand nombre de touristes sur l’île offre certes d’importants avantages économiques aux entreprises locales. Cependant, les résidents constatent que le tourisme de masse détruit l’île à bien des égards. La vie est devenue très difficile pour les touristes et les locaux. »

Les conditions de travail des employés

Pour faire face à l’augmentation du tourisme, de nombreux travailleurs sont nécessaires. Les conditions de travail des employés sont parfois précaires. Les longues heures et le manque de jours de repos sont courants durant la saison touristique.

En outre, le logement devient de plus en plus difficile à trouver et à se permettre, en raison de l’explosion des locations de courte durée.

Santorini : une gestion des déchets liés au tourisme, défaillante

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Avec l’augmentation du tourisme, la gestion des déchets à Santorini est devenue un véritable casse-tête.

En effet, l’île ne dispose pas d’une infrastructure adéquate pour se débarrasser convenablement de ses déchets. La majeure partie des détritus est simplement se retrouve soit :

  • jetée à certains endroits de la caldeira,
  • soit dans une décharge située vers le village de Pyrgos, sur la route principale menant à Fyra.

Le tout, avec les grosses chaleurs, causant parfois des odeurs nauséabondes…

Des traditions et des métiers en voie de disparition

Le tourisme de masse a aussi des conséquences sur la culture et les traditions locales. De nombreuses coutumes et métiers traditionnels disparaissent, remplacés par des activités touristiques.

C’est ainsi que l’île de Santorini a vu de plus en plus de petits commerces locaux remplacer par des grandes enseignes internationales et autres enseignes hôtelières de luxe.

L’impact sur l’environnement et le patrimoine local

En plus des dégâts causés par les déchets, le tourisme de masse a un impact important sur le patrimoine naturel de Santorini. La construction de nouveaux hôtels sur la caldeira menace cet environnement unique.

De plus, la culture de la vigne, qui fait partie intégrante de l’identité de Santorini, est en danger. Le développement du tourisme et la construction de nouveaux hôtels réduisent l’espace cultivable, mettant en danger cette tradition millénaire.

« Nous risquons de devenir un Disneyland »

Face à ces défis, des initiatives commencent à émerger pour tenter de limiter les dégâts du tourisme de masse. Récemment, l’Association Environnementale de Santorini a été créée pour suivre l’impact du tourisme sur l’environnement de l’île. Mais la route est encore longue pour que Santorini retrouve son équilibre et un tourisme durable.

Comme le souligne le président de l’Association des Citoyens de Oia :

« Si nous ne parvenons pas à convertir un tourisme de masse mal conçu en tourisme durable, nous risquons de devenir un Disneyland. Personne ne voudra visiter une île grecque si elle commence à ressembler à un parc d’attractions. »

Alors, Santorini sera-t-elle capable de résoudre son problème de surtourisme ? Nous pouvons seulement espérer que les mesures nécessaires seront mises en place dans les années à venir. En attendant, l’île continue de lutter pour préserver son identité et sa beauté naturelle face à la marée du tourisme de masse.